Cela fait un peu plus de deux ans que Nicolas Menu est directeur industriel Europe du Sud chez Lactalis. Et cela fait presque un quart de siècle qu’il a intégré le groupe agroalimentaire français. Le monde de l’industrie, on peut dire qu’il connaît bien. Entre les clichés qui entourent ce secteur et ses opportunités professionnelles passionnantes, il a accepté de nous en dire davantage sur sa carrière bien remplie.
“L’humain.” Pour Nicolas Menu, 49 ans, si l’industrie devait être résumée en un seul mot, ce serait sans aucun doute celui-ci. Après plus de 24 ans passés chez Lactalis et près de 30 ans dans le monde de l’industrie agroalimentaire, le directeur industriel Europe du Sud reste passionné par son métier.
Directeur industriel, un poste clé pour “améliorer l’existant”
C’est, de son propre aveu, un poste prenant, où il consacre la plupart de son temps à aider à la résolution de problèmes. “Et à améliorer l’existant ainsi que préparer l’avenir, nous confie-t-il. C’est l’un de nos rôles de préparer le futur de nos sites, aussi bien sur les aspects humains avec la recherche de nouveaux talents, le développement et la formation de nos équipes que sur les aspects produits et innovations. C’est également la recherche des meilleures technologies, à la fois pour la meilleure performance et pour les aspects environnementaux. C’est passionnant !”
Les usines, Nicolas en supervise 52, dans 11 pays d’Europe : au Portugal, en Espagne, en Roumanie, en Grèce, en Croatie, en Hongrie, en Bosnie, en Serbie, en Macédoine, en Grèce, et enfin en Italie (où se trouve la moitié de ces usines.)
Les sujets abordés peuvent varier d’un pays ou d’un site à l’autre. “On gère des problématiques humaines, telles que les équipes, les ressources et le développement, comme des problématiques techniques d’équipement, de lancements de nouveaux produits, ou des aspects financiers. Partager les bonnes pratiques est également crucial. Car il y a des choses intéressantes à prendre dans chaque pays et à répliquer.” Suivre les résultats financiers de chaque usine est indispensable, insiste-t-il, car les marges sont faibles dans le monde du lait.
Afin d’être au plus proche de ses équipes éparpillées à travers l’Europe, Nicolas voyage beaucoup, deux à trois semaines par mois. Il n’est néanmoins pas seul dans sa mission : pour l’épauler, il peut heureusement compter sur plusieurs directeurs industriels locaux travaillant directement avec leurs directeurs d’usine.
La fierté de construire quelque chose “qui s’inscrit dans les décennies à venir”
Ce qui est certain, c’est qu’en 30 ans dans le monde de l’industrie, Nicolas n’a pas eu le temps de s’ennuyer. D’abord ingénieur pépinière puis responsable d’ateliers chez Kronenbourg, il a rapidement gravi les échelons une fois entré chez Lactalis.
Directeur d’usine, puis directeur industriel durant neuf ans en Croatie avant de revenir en France, il a plusieurs succès à son actif. “La première usine dont j’ai été directeur est sans doute l’une de mes plus grandes réussites professionnelles. C’était une usine en situation délicate, se souvient-il. On a réussi à la mettre à un très bon niveau au sein de notre groupe. Je me souviens surtout de la relation tissée avec les équipes. Le développement des sites et des équipes est passionnant parce que c’est avant tout de l’humain. On construit quelque chose qui s’inscrit dans la durée.”
C’est ce sentiment d’accomplissement que Nicolas souhaite partager auprès des étudiants qu’il rencontre sur la plateforme My Job Glasses. Il y est ambassadeur depuis novembre 2023 et a déjà réalisé une dizaine d’entretiens. “Je le fais parce que ce n’est pas évident pour les jeunes de se projeter et de connaître les métiers. Les stages viennent parfois un peu tard. Je pense que le meilleur moyen de se faire un avis, c’est d’échanger avec des gens du métier qui peuvent parler librement de leur expérience et de leur société. Et c’est en même temps une bouffée d’oxygène et un excellent moyen de mieux comprendre les attentes des jeunes d’aujourd’hui.”
L’usine, un monde méconnu des jeunes mais pourtant “très vivant”
Si les jeunes présents sur My Job Glasses sont la plupart du temps intéressés, curieux et matures, tous ont un point commun : le mot “usine” semble leur être méconnu, estime Nicolas. « Alors qu’il y a plein de besoins et de belles carrières à tous les niveaux ! Mais les jeunes n’en sont pas forcément conscients. Les métiers de l’industrie sont des métiers très vivants qui demandent de la disponibilité, oui, mais qui ne sont pas incompatibles avec une certaine autonomie.”
Selon Nicolas, faire une belle carrière dans l’industrie nécessite de la motivation et une certaine capacité à s’adapter. En gros, il n’y a pas de schéma type ni de recette miracle pour réussir son parcours. “Tous les jeunes ingénieurs ne deviennent pas directeurs d’usine au bout de 5 à 10 ans. Le diplôme est important, c’est une clé, mais c’est surtout à eux de jouer.”
Lors de ses entretiens sur My Job Glasses, Nicolas insiste d’ailleurs sur quatre points cruciaux. Gérer une usine nécessite d’aimer les gens, d’aimer le produit, de gérer la technique, et de gérer les finances. “L’un de nos directeurs nous répétait : votre usine sera ce que vous en faites. C’est tellement vrai.”
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