Un secteur innovant, bien loin des clichés qui l’entourent. C’est ce que l’on ressent après avoir discuté avec Yannick Belli, ingénieur industriel chez Airbus Helicopters depuis 17 ans. Ambassadeur My Job Glasses depuis 2018, il n’y est pas seulement figurant : Yannick a déjà réalisé plus de 100 entretiens avec des membres de notre plateforme. Une façon d’utiliser son expertise pour aider les autres. Et prendre de la hauteur sur son propre parcours.
Vous êtes ingénieur industriel depuis 17 ans chez Airbus Helicopters. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Yannick Belli : Je travaille plus particulièrement dans l’industrie, au sein du Centre d’Excellence Mécanique, là où l’on conçoit et fabrique des ensembles mécaniques d’hélicoptères. Souvent, les jeunes qui me contactent sur My Job Glasses me demandent quelle est ma journée type, mais sincèrement, ce serait impossible de répondre.
Au début de ma carrière, mes fonctions étaient très opérationnelles alors qu’aujourd’hui, je suis davantage en “mode projet”. Je suis d’ailleurs actuellement dans une phase de validation et de sécurisation de financement d’une initiative visant à créer un centre de formation. En fait, la puissance du diplôme d’ingénieur, c’est qu’on peut façonner notre carrière comme bon nous semble.
Justement, quel a été votre parcours pour en arriver là ?
Y. B. : J’ai passé un bac scientifique en ne sachant pas tellement ce que je voulais faire plus tard. J’aimais bien bricoler et la mécanique. Et comme je ne voulais pas faire de trop longues études tout en obtenant un diplôme reconnu, j’ai choisi un IUT de deux ans en génie mécanique et productique à Aix-en-Provence. À la fin de mon IUT, j’avais déjà des propositions d’emploi mais des professeurs m’ont poussé à continuer.
Le métier d’ingénieur, je ne le connaissais pas encore. Je suis donc allé à l’université, à l’IUP de Marseille, encore pendant deux ans. À la fin de mon cursus, d’autres professeurs m’ont cette fois poussé à tenter une école d’ingénieur. J’ai donc fini mon parcours en intégrant l’INSA (Institut national des sciences appliquées) de Lyon, en quatrième année en Génie Mécanique. Au total, j’ai fait six ans d’études.
“Certains ont une image très négative de l’industrie. Ce n’est pas du tout ça !”
Le secteur de l’industrie est parfois méconnu. Comment le décririez-vous à quelqu’un qui ne le connaît pas du tout ?
Y. B. Ce que j’explique souvent, c’est que l’aéronautique est un monde passionnant, un monde plein de savoir-faire fabuleux avec pour objectif de faire voler des personnes dans des produits fiables et performants.
On y trouve toujours des personnes avec de très hauts niveaux de compétences et qui travaillent ensemble main dans la main, sur des produits vraiment magnifiques.
L’industrie est un secteur qui souffre parfois de certains clichés. Lesquels entendez-vous régulièrement alors qu’ils ne correspondent pas du tout à la réalité du terrain ?
Y. B. : Certains ont une image très négative de l’industrie. Ils ont en tête une grosse usine, des métiers pénibles et pensent que ça s’arrête là. Mais dans les faits, ce n’est pas du tout ça ! L’industrie aéronautique est toujours à la recherche d’excellence pour produire le produit le plus fiable et le plus compétitif possible, tout en assurant la sécurité du personnel.
Dans l’aéronautique, on a aussi la chance d’évoluer dans un environnement où il y a du financement et des moyens, ce qui nous permet de faire plein de belles choses. C’est ça qui est passionnant. Être dans le haut de gamme, que ce soit en bureau d’études ou en production, c’est quelque chose qui me plaît.
La chance d’être dans un grand groupe comme Airbus, c’est qu’il y a plein de métiers et missions différents. Il est très facile de passer d’un métier à un autre, y compris à l’international. On peut assez facilement trouver un emploi qui nous correspond. Ces 17 dernières années, j’ai eu la chance de réaliser plusieurs missions qui m’ont passionné. Je n’ai donc toujours pas trouvé de bonne raison de partir (rires).
Parmi les missions que vous avez réalisées, laquelle vous a rendu le plus fier ?
Y. B. : Je vais en citer deux : la première, c’était au début de ma carrière, sur un projet complètement nouveau. À l’époque, on était dans le développement d’un nouvel hélicoptère, et il fallait réfléchir à une nouvelle mécanique à fabriquer dans des cycles très courts. J’étais chargé, pour la première fois, de faire tout un prototype complet. J’étais en contact avec des fournisseurs avec lesquels nous n’avions pas l’habitude de travailler et je devais suivre des process innovants. J’ai appris plein de choses pour en arriver à un produit fini très satisfaisant. C’était ma première belle aventure.
La deuxième mission qui me tient à cœur est celle que j’accomplis aujourd’hui. Depuis 4 ans, je suis chargé d’un projet axé autour des compétences. En fait, on se rend compte que certains métiers rencontrent de grosses difficultés à recruter. Il y a donc une pénurie de talents et un gros problème d’attractivité dans la filière. Ma mission a été de constituer une équipe et de trouver des solutions. Aujourd’hui, nous sommes en train de valider la création d’un centre de formation dédié aux métiers de la mécanique aéronautique et j’en suis très fier. C’est un projet ambitieux.
“Tout ce qui touche à la transmission du savoir, j’ai l’impression d’avoir ça en moi.”
Cela correspond bien à votre engagement sur My Job Glasses, où vous êtes présent depuis 2018. Vous avez déjà réalisé pas moins de 101 entretiens ! Quelle est votre motivation ?
Y. B. : Je me suis inscrit sur My Job Glasses en 2018, avant même de participer à mon projet consacré aux compétences. J’ai découvert la plateforme un peu par hasard, en surfant sur Internet.
Aujourd’hui, c’est devenu assez naturel pour moi de me connecter aux étudiants. J’étais dans la même situation qu’eux il n’y a pas si longtemps ! Je ne connaissais ni le monde de l’industrie ni le métier d’ingénieur. Et j’aurais adoré pouvoir en discuter avec des professionnels à mon époque.
Tout ce qui touche à la transmission du savoir, c’est quelque chose qui m’intéresse énormément. J’ai l’impression d’avoir ça en moi. Il faut dire que mes parents étaient instituteurs tous les deux, ils m’ont certainement légué ça. C’est dans mon ADN !
“Être ambassadeur My Job Glasses, ça m’apporte un peu de fraîcheur et ça me donne l’impression d’aider”
Quel est le genre de profil qui vous contacte ?
Y. B. : Forcément, je reçois beaucoup de demandes d’élèves ingénieurs. Certains sont en position de choisir une spécialité et ils sentent que l’industrie et l’aéronautique les attirent mais ne savent pas trop vers quoi s’orienter. D’autres sont déjà plus avancés dans leurs études, en dernière ou avant-dernière année, et veulent savoir ce que fait un ingénieur aéronautique au quotidien.
Je les incite à rencontrer un maximum de professionnels, pour avoir différents points de vue. Je les invite également à consulter le site d’Airbus, où beaucoup de stages sont proposés, aussi bien sur le site de Marignane qu’à l’international.
Et bien sûr, je leur recommande de faire des stages, car ce sont des mises en situation concrètes qui permettent de confirmer – ou pas – une orientation. C’est aussi un atout pour un entretien d’embauche. Cela rend les candidats plus crédibles.
Votre participation à My Job Glasses, vous a-t-elle aidé à prendre toute la mesure de votre parcours ?
Y. B. : Bien sûr. Parfois, on peut se poser des questions sur soi et sur ce qu’on aime vraiment. À chaque fois que j’explique ce que je fais et ce qui me plaît dans mon métier, je me rends compte que je suis au bon endroit. C’est très égoïste mais ça me rassure sur mes choix (rires). Mais aussi, échanger avec des jeunes, ça m’apporte un peu de fraîcheur, et ça me donne la sensation d’aider. C’est toujours agréable !
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