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Anticipation, analyse et secret : dans les coulisses du Ministère des Armées avec Léa, 28 ans, Data Scientist et Civile de la Défense

Léa Data Scientist

À l’ère du numérique et de l’Intelligence Artificielle, le métier de Data Scientist est absolument crucial pour bon nombre d’entreprises. Recueillir, traiter, analyser et exploiter de la donnée, c’est le rôle de Léa qui travaille depuis quatre ans au sein du Ministère des Armées. Lors d’un webinar animé par la CEO de My Job Glasses Emilie Korchia, Léa a eu la gentillesse de nous en dire plus sur son rôle et les missions qui lui sont confiées. 

Léa est ce que l’on appelle une “Civile de la Défense”. C’est-à-dire qu’elle n’est pas militaire, pas gradée, mais qu’elle travaille bien au cœur du Ministère des Armées en tant que Data Scientist. 

 

 

D’abord contractuelle au sein de la DMAé (Direction de la Maintenance Aéronautique) pendant 3 ans, elle intègre en 2023 le Centre d’Expertise Données et IA (CEDIA) du Secrétariat Général pour l’Administration (SGA) du Ministère des Armées

 

“Travailler au Ministère, cela fait que l’on va traiter des sujets qu’on ne verrait pas dans le monde civil ainsi que des données qu’on n’aurait pas eues. Honnêtement, c’est vraiment une expérience très enrichissante”, se réjouit-elle. 

 

 

Les Civils jouent un rôle fondamental dans la Défense, en apportant leurs compétences dans une large gamme de domaines. Plus de 60 000 personnes exercent des fonctions variées dans des secteurs aussi divers que l’administration, les aspects techniques, le médico-social voire même la culture. La diversité des métiers proposés y est immense. À tel point que chaque année, le ministère des Armées recrute environ 5 000 nouveaux personnels civils.

Léa, l’attrait d’une carrière à impact

Bac scientifique en poche avec une “spé maths”, Léa décide de poursuivre ses études dans une école d’ingénieur, attirée par la physique et les mathématiques. “Je ne savais pas ce que je souhaitais faire, se souvient-elle. Honnêtement, j’hésitais entre plein de domaines. Mais j’ai eu un coup de cœur pour une école d’ingénieur aéronautique avec prépa intégrée appelée IPSA, à Ivry-sur-Seine.”

 

 

C’est là que Léa découvre son appétence pour l’informatique et qu’elle choisit de se  spécialiser en “Informatique et Électronique embarquée” dans l’aéronautique. Un semestre passé dans une faculté américaine lors de sa quatrième année lui permet d’affiner encore un peu plus son orientation. Ce qui la passionne ? Écrire du code et répondre à des problématiques données. 

 

 

“J’avais choisi un cours de programmation et un cours sur les nouvelles technologies. C’est là où je me suis dit que ce dont j’avais envie, c’était de mêler la programmation aux nouvelles technologies.” Quand elle revient en France, Léa choisit finalement sa spécialisation : ce sera la data. Mais pas dans n’importe quel domaine. “Je savais que j’avais deux domaines qui m’intéressaient : je voulais faire soit quelque chose qui améliore la santé, soit aider à la défense de notre pays”, souvient-elle, désireuse d’exercer un métier qui a du sens.

 

Data Scientist, le métier qui “fait parler” la donnée

C’est ainsi que Léa devient Data Scientist à 24 ans au sein du Ministère des Armées. Derrière un anglicisme qui peut sembler obscur, elle exerce un métier définitivement de son époque. 

 

“Aujourd’hui, les entreprises ont énormément de données. Il est vraiment important de traiter cette donnée pour prendre des décisions et améliorer le quotidien des utilisateurs ou des salariés, détaille Léa. Le Data Scientist va vraiment venir collecter la donnée, la traiter, l’analyser et la ‘faire parler’.” 

 

On ne parle évidemment pas uniquement de chiffres : la donnée, cela peut aussi être de l’image, de l’audio ou de la vidéo. 

“Dans la donnée, on va chercher des informations qui sont cachées, poursuit Léa. Globalement, notre journée type, ça va vraiment être de faire un algorithme avec des techniques mathématiques et de l’IA pour sortir des nouvelles informations et faire parler cette donnée.”

 

Attention cependant : il ne faut pas confondre le métier de Data Scientist avec celui de Data Engineer, par exemple, qui va plutôt collecter la donnée et travailler en amont pour la préparer. Quant au Data Analyst, détaille Léa, il “intervient en dernière étape.” “Il prend le travail du Data Engineer et du Data Scientist pour créer les indicateurs, les graphiques, les tableaux de bord pour permettre aux dirigeants de prendre des décisions.”

Data Scientist au sein du Ministère des Armées : un métier pour anticiper les événements

Pendant ses trois années au sein de la DMAé, Léa se trouve dans un “Data Lab”. Elle doit répondre aux problématiques data de différents métiers de l’aéronautique. “On s’occupait en fait de tout ce qui vole – c’est-à-dire des aéronefs, des avions, des hélicoptères ou encore des drones – et donc, de toutes les armées. On venait vraiment créer les outils, produire les algorithmes, améliorer, anticiper des événements futurs et optimiser la logistique. Par exemple, pour savoir si l’aéronef est disponible ou non, à quelle échéance il le sera et dans combien de temps il pourrait tomber en panne. Ou anticiper des problèmes de pièces manquantes etc.”

Si le métier de Data Scientist est varié, il y existe une constante : la donnée est parfois difficile à obtenir. Notamment dans un milieu aussi complexe que la Défense. “Au sein du Ministère des Armées, en fonction des sujets qu’on peut aborder, la data n’est pas toujours simple à obtenir, explique notre interlocutrice. Parfois on se rend compte qu’il y a de la donnée manquante ou non exploitable. Sa récupération et son traitement, c’est vraiment un challenge.”

 

Au bout de trois ans, Léa a l’occasion de changer de service. Elle rejoint alors le Centre d’Expertise Données et IA (CEDIA) du Secrétariat Général pour l’Administration (SGA) du Ministère des Armées. Son rôle y est transverse puisqu’elle travaille avec toutes les équipes, que ce soit les Ressources Humaines ou le service financier. Et si le métier de Data Scientist reste “globalement” le même, quelques différences sont à noter : “Traiter de la donnée RH par exemple, ce n’est pas forcément la même chose que traiter de l’aéronautique, souligne Léa. Mais c’est là où c’est intéressant, c’est que les projets sont très variés. Les données et les applications vont changer, on va expertiser des sujets différents et toucher un peu plus à tout.”

Au delà de la donnée, le sceau du secret à respecter

Être Data Scientist au sein du Ministère des Armées, c’est donc faire sens d’un monde complexe composé de toute une variété de données. Et entrer dans un monde auquel on est rarement confronté lorsque l’on est civil : les armées. “Quand je suis arrivée en décembre 2020, notre équipe et nos chefs étaient militaires. C’est donc assez particulier, se remémore Léa. Il y a eu une phase d’acculturation à l’esprit militaire. On ne connaît pas forcément ce milieu. Bien sûr, il y a eu un moment où il a fallu apprendre les grades, savoir comment on s’adresse à eux et adopter quelques règles. Mais c’est très enrichissant.”

 

Au-delà des armées, c’est aussi l’univers du secret auquel Léa a dû s’habituer. Car, comme on peut s’en douter, traiter de la donnée au Ministère des Armées requiert une certaine discrétion“Je peux parler de mon métier, bien sûr, mais en faisant attention à ne pas dévoiler des informations confidentielles. Pour être au sein du Ministère, il y a déjà un premier contrôle, qui s’appelle le ‘contrôle élémentaire’. Après, en fonction des données sur lesquelles on va travailler, on va avoir des habilitations. On peut effectivement aussi avoir des enquêtes menées sur nous et sur nos familles.”

 

De ces quatre ans passés au sein du Ministère des Armées, Léa garde le souvenir d’un accueil chaleureux. Et de militaires désireux de partager leur expertise ainsi que les coulisses de leur parcours militaire. “J’ai eu la chance d’être accueillie au sein d’une équipe qui avait envie de transmettre l’expérience à des civils, qui avait une volonté de faire découvrir les différences. Tous les militaires ont une carrière vraiment différente. On apprend vraiment plein de choses passionnantes.”

Et maintenant ?

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