PAR OPHÉLIE, MENTOR MY JOB GLASSES & CHEFFE D’ENTREPRISE
Quand j’avais 12 ans, je voulais être DJ. À 13 ans, professeur d’EPS. À 14 ans, architecte puis, à 18 ans, experte en immobilier. Aujourd’hui j’ai 30 ans, ma vie professionnelle a démarré il y a 11 ans et j’ai exercé 6 métiers différents. Je n’ai pas été DJ, ni professeur d’EPS et encore moins architecte.
L’article que je vous propose de lire est tiré de mon expérience personnelle et vous apportera une large vision de ce qu’est réellement le monde professionnel. Let’s go !
LE STAGE D’OBSERVATION, OU LA PREMIÈRE RENCONTRE AVEC LE MONDE PROFESSIONNEL
Au collège, on m’a demandé de trouver un stage d’observation en classe de 3e, je l’ai fait dans une agence immobilière. Je me rappelle le jour où ma mère m’a accompagnée à Dieulefit, petite ville drômoise : elle me déposait devant toutes les agences et je rentrais, seule, demander s’ils recherchaient un/une stagiaire pour une semaine. La réponse était souvent négative, puis une agence m’a dit oui. Du haut de mes 13 ans, je me souviens avoir eu la boule au ventre avant d’entrer dans l’agence, lieu de vie professionnelle. Mais il fallait le faire et je l’ai fait.
Le premier jour de stage, je ne savais pas quoi faire, pas quoi dire, ni comment me tenir. Ma timidité de l’époque se révélait dans son meilleur potentiel. J’ai passé une semaine à observer, comme le stage le demandais. J’avoue que c’était parfois un peu frustrant de ne rien pouvoir faire à part observer, mais quelle tâche confier à une adolescente de 13 ans qui tremble à la simple idée de dire bonjour à un client ?
J’ai passé une semaine à l’agence, je n’ai pas fait une seule visite ni rendez-vous client, ce qui est pourtant la base du métier. Mais je mettais un point d’honneur à arriver tous les jours à l’heure, même plutôt en avance, et à être respectueuse des personnes et des lieux qui m’accueillaient. Je n’ai pas d’autre souvenir marquant de ce stage, mais, elle était là, ma première expérience professionnelle et j’en étais assez fière. J’avais su dépasser mes peurs, mes craintes et ma timidité.
LES JOBS D’ÉTÉS, PRÉMICES DU MONDE PROFESSIONNEL
Ma seconde expérience professionnelle était un boulot saisonnier que je faisais chaque été de mes 15 ans à mes 18 ans. L’intitulé du poste était « femme toutes mains »… pas très vendeur. J’avais trouvé ce boulot par l’intermédiaire de mon compagnon de l’époque qui travaillait à l’année dans ce camping. Durant 3 étés, j’ai été assignée au ménage des mobile-homes, chalets et blocs sanitaires. Je jouais également le rôle de serveuse en salle, plongeuse et barmaid.
Là encore j’apprenais beaucoup, malgré les apparences. Je rencontrais parfois une clientèle étrangère, j’avais des horaires de travail relativement denses et des missions assez physiques. Ces 3 étés m’ont appris à travailler en équipe, à développer ma conscience professionnelle et m’ont surtout laissé de super souvenirs ! Ce sont des expériences à première vue inconsistantes, mais en réalité c’est tout le contraire. Ce sont ces premières expériences qui façonnent votre personnalité et votre “sens du travail”.
LE CHOIX DES ÉTUDES SUPÉRIEURES : NE VOUS FAITES PAS AVOIR
En classe de troisième, on m’annonce que mes résultats, étant relativement bons selon les matières, me permettent d’intégrer un lycée général. Au lycée, on me demande alors de choisir une filière. N’étant pas très littéraire, et encore moins scientifique, je me dirige vers la filière économique et social (Bac ES).
À la fin de mon Bac, j’avais gardé cette volonté de devenir, un jour, agent ou expert immobilier. Je ne connaissais encore rien au métier, mais les professeurs avaient su me vendre le prestige de faire des études de droit et d’immobilier.
Après mon baccalauréat, je suis donc entré à la Fac de droit de l’Université Jean Moulin à Lyon. On m’a indiqué que cette dernière proposait un double diplôme qui me permettait de me spécialiser en immobilier. Le second diplôme s’intitulait DSAB -Diplôme Supérieur d’Administrateur de Biens- et devait démarrer au terme du 1er semestre. Je ne savais pas exactement en quoi cela consistait mais le nom sonnait bien et c’était socialement gratifiant.
Le soufflet est vite retombé. J’apprends courant décembre que le double diplôme est annulé faute d’un nombre de candidatures suffisantes. Je me retrouve donc en fac de droit, dans une Licence très générale qui n’a pas vraiment d’intérêt pour moi. J’ai vécu ce changement de voix forcé comme un échec. J’avais donné tant d’énergie à réussir mon premier semestre, à monter mon dossier pour intégrer ce fameux diplôme, à déménager dans une ville que je ne connaissais pas…
Mais aujourd’hui je pense tout le contraire : heureusement que ce diplôme a été annulé, il préparait en réalité aux métiers de la gestion immobilière et du syndic, domaines qui ne m’intéressaient absolument pas ! J’avais simplement été mal aiguillée lors de mes choix d’orientation. Disons que la vie s’est arrangée pour me remettre sur une voix qui me correspondait davantage !
CHANGER D’ORIENTATION PROFESSIONNELLE EN SE SERVANT DE SES CONNAISSANCES
Je me suis donc fiée à mon idée initiale en me redirigeant vers un BTS Professions Immobilières en alternance à Valence. Dans le but de trouver une alternance, j’ai une nouvelle fois mis à jour mon CV, rédigé ma lettre de motivation et fait le tour de toutes les agences immobilières du Sud de la Drôme au volant de mon Opel Corsa à 4 vitesses. Trouver une entreprise pour une alternance était compliqué. Peu d’agences acceptaient de prendre le temps de former une jeune recrue.
J’ai finalement trouvé une agence immobilière à Montélimar qui, après 2 entretiens, m’informait que ma candidature était retenue. Et devinez quel a été l’élément qui a fait que le patron de l’agence m’a choisi parmi les 6 candidats qui avaient été reçu… J’avais indiqué dans ma lettre de motivation être la fille d’un couple d’agriculteur et que j’avais été habitué à travailler jeune. Cela a plu à mon employeur, il n’en aura pas fallu bien plus !
Mon BTS démarrait en septembre, mais mon employeur me demandait si je pouvais intégrer l’agence courant juillet afin de réaliser une sorte de période d’essai jusqu’au démarrage du BTS. Mes projets de vacances tombaient à l’eau, mais tant pis, j’ai accepté.
Je me souviens encore exactement de l’état de nervosité dans lequel j’étais le premier jour où j’ai intégré l’agence. Quand on m’a demandé de répondre au téléphone du standard qui sonnait, ma main tremblait comme jamais, ma voix était tout sauf assurée… Mais j’y étais et je devais me jeter à l’eau. Aujourd’hui, ces souvenirs me font sourire.
TOUT APPRENTISSAGE EST UTILE PROFESSIONNELLEMENT
Aujourd’hui, je peux prendre du recul et me rendre compte que dès le plus jeune âge, mes parents m’ont appris que dans la vie, tout se gagne. Je n’ai pas souvenir qu’ils m’aient refusé quelque chose, mais leur approbation était toujours sous condition de mériter ce que j’obtiendrais.
À 13 ans, je dépassais ma timidité de préadolescente pour entrer dans les agences immobilières de ma petite ville et j’apprenais à tenir une posture face à des professionnels.
À 18 ans, je choisissais une orientation qu’il allait me falloir abandonner et j’apprenais à rebondir sur une autre voix.
À 19 ans, je trouvais l’agence qui m’offrait la chance de démarrer ma vie professionnelle.
Pour la petite histoire, lors du premier entretien, Aurélie, chargée des ressources humaines, m’avait demandé de taper un texte sur son ordinateur pour observer à quelle vitesse je le faisais et les fautes que je ne relèverai pas. J’ai réussi l’exercice rapidement, mais grâce à quoi ? À cette première année de fac qui me semblait avoir été perdue, et pendant laquelle j’ai pourtant appris à taper mes cours rapidement sur un clavier.
« SOIT JE GAGNE, SOIT J’APPRENDS »
Finalement, derrière chaque peur se cache une expérience nouvelle. Et derrière chaque expérience, même celles qui peuvent ressembler à une erreur ou à un échec, se cache un nouvel enseignement, une nouvelle compétence. Le véritable échec serait de ne tirer aucune leçon de cette expérience. Mais une chose est sûre, tout, absolument tout, est utile dans la vie. Et vous, quelle est votre différence ? Votre atout ? Votre talent ? Votre meilleure qualité ?
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